lundi 13 juillet 2015

En mémoire de Satoru Iwata

Satoru Iwata, président de Nintendo, s'est éteint le 11 juillet 2015 suite à une maladie ayant vite dégradé sa santé. Extrêmement attachante, cette personnalité manquera à beaucoup.


Sa citation la plus marquante est à mon avis celle-ci :
Sur ma carte de visite, je suis un président d'entreprise. Dans mon esprit, je suis un développeur de jeux vidéo. Mais dans mon cœur, je suis un joueur.
Satoru Iwata était l'un des derniers dirigeants d'une très grande compagnie de jeu vidéo (sinon le dernier) à avoir effectivement travaillé sur des jeux et à avoir une vision passionnée du jeu vidéo, cherchant toujours sincèrement à faire comprendre et à faire aimer les jeux, sans être un simple marchand qui ne s'adresserait qu'à des consommateurs ou à des actionnaires.

Cette volonté d'éduquer les joueurs est quelque chose que j'admirais beaucoup chez lui : permettre aux non-joueurs de jouer avec un parent ou un ami sans trop avoir à s'investir, encourager les débutants à se dépasser grâce à des jeux accessibles mais aux quêtes secondaires difficiles, faire connaître les processus de conception du jeu par le biais de ses interviews "Iwata demande"... même "Super Mario Maker", qui sortira hélas sans lui à la rentrée scolaire, semble participer à ce projet d'impliquer le joueur dans les mécaniques internes du jeu vidéo. Au-delà de l'intention de simplement agrandir une clientèle, j'y vois surtout celle de partager son engouement.

Par le biais des émissions "Nintendo Direct" où il n'hésitait pas à se mettre en scène avec humour et auto-dérision sans jamais rien perdre de son impressionnante dignité, il aura aussi tissé un lien assez fort avec beaucoup de joueurs, dont je suis.

Tous les gens l'ayant croisé, développeur, journaliste ou hôtesse de l'air, décrivent quelqu'un de très gentil, accessible et humble.

jeudi 2 juillet 2015

New Super Mario Bros. 2 (3DS) Nintendo

L'illustre série des "Super Mario Bros." est une des plus intéressantes qui soient à analyser. C'est d'abord dû à sa qualité et à son influence, puis au fait qu'elle a connu toutes les périodes vidéoludiques depuis les débuts du jeu sur console jusqu'à aujourd'hui, mais aussi à sa lisibilité : au contraire des pérégrinations de son ancien rival de chez SEGA, il est assez facile d'en dégager une cohérence globale d'évolution, avec des tendances nettes.

En effet, on peut déjà observer une progression degré par degré dans la série en deux dimensions, depuis un "Super Mario Bros." très orientée "arcade" jusqu'à un "Super Mario World" au gameplay très écrit, organisé et thématique, pour ne pas dire scripté : même si l'adresse reste leur sujet central, les jeux planifient toujours plus précisément ce que le joueur doit traverser voire même ressentir, passant en quelque sorte du modèle du parcours d'obstacles à celui du manège. Il est d'ailleurs frappant de constater cette évolution à l'intérieur de "Super Mario Bros. 3", avec un début "arcade" et une fin relevant parfois du jeu de puzzles.
Vient ensuite la 3D et sa révolution, à laquelle répond "Super Mario 64" en proposant des environnements libres et riches avec des missions multiples, signant l'acte de naissance du jeu en open world ; suivi de l'évolution de "Super Mario Sunshine", qui provoque soudain une rupture nette : jugé trop complexe par Nintendo, le jeu entraînera la volonté de rapprocher la série en 3D de la logique et de l'accessibilité de la série en 2D, d'abord avec "Super Mario Galaxy", dont le concept de gravité relative, la mise en scène très poussée, le ton poétique et la multiplication des mécaniques ludiques dissimulent en réalité la volonté d'encadrer la caméra et la progression du joueur, puis avec "Super Mario 3D Land" et sa suite "Super Mario 3D World", qui ont revendiqué le retour triomphal du bouton de course et tout ce qui va avec.


Mais, alors que la série approche de son trentième anniversaire et s'apprête peut-être à franchir une nouvelle étape décisive avec "Super Mario Maker" (du moins dans son versant 2D), une partie de la saga reste bien souvent volontairement snobée quand on évoque son héritage, alors que cette série dans la série s'est spectaculairement bien vendue à comparer des autres volets ; et au sein même de cette série méprisée, un jeu en particulier est toujours ignoré : je veux parler de "New Super Mario Bros. 2", qui passe pour l'épisode le plus dispensable de la série alors qu'il en est à mon avis l'opus le plus important, pour ce qu'il fait et (hélas) pour ce qu'il ne fait pas. Mais dans un premier temps, resituons le contexte avec les deux premiers "New Super Mario Bros." !